Publié le 23 Mars 2017
Pour continuer le cycle sur les travaux autour des métallurgies Pré et Protohistoriques, voici un bref article sur une technique fondamentale pour la métallurgie du bronze... la cire perdue !
Le cobaye ayant bien voulu se prêter à l'expérience est en l'occurence un sanglier. Accompagné également d'une figurine de cheval, ces deux pièces ont été découvertes sur le site de l'oppidum de Joeuvres, dans le département de la Loire, au début du vingtième siècle. Les fouilles bien qu'anciennes permettent de dater ces figurines animales du Second Âge du Fer.
La technique de la cire perdue consiste à réaliser dans un premier temps un objet en cire d'abeille - facile à assembler, à sculpter et à décorer.
Cet objet en cire constitue le modèle du futur bronze. Il va être enrobé d'un mélange argileux, le banko (*), afin de constituer un moule. Ce moule va ensuite sécher avant d'être cuit pour durcir l'argile et décirer le moule. Lors de la cuisson, la cire va fondre et laisser l'empreinte de l'objet en cire à l'intérieur du moule d'argile.
Reste alors à profiter de la température élévée du moule pour y verser le métal en fusion qui va remplir le moule et se figer en suivant exactement le négatif de l'objet en cire...
Pour récupérer l'objet en bronze il faut briser le moule qui du coup, est à usage unique !
Pas forcément très clair ? résumé en images...
(*)le banko est un mélange en proportions variable d'argile, de dégraissant minéral (par exemple chamotte) et de dégraissant végétal (par exemple crottin d'âne bien effrité). Le dégraissant minéral confèrera au moule sa dureté et le végétal sa porosité, importante pour évacuer les gazs de coulée.
Notre sanglier, il a été réalisé dans un premier temps en argile. Ce premier modèle à servi de support pour réaliser un moule permettant d'obtenir des sangliers en cire en série.
Les sangliers après plusieurs bains de boues... le banko a été ici appliqué très liquide en plusieurs couches afin de constituer une carapace-moule.