Cuisson de céramiques néolithiques
Publié le 2 Décembre 2021
Nous profitons de deux expérimentation récentes pour revenir sur 2 modalités de cuissons de poteries envisageables pour le néolithique ou assez peu de structures de cuissons sont décrites. Il s'agit de cuisson en sole foyère et en meule chapée qui laissent des traces relativemetn ténues. La première a été réalisée en 2014 au Musée des Tumulus de Bougon et la seconde, en 2015 au cours d'un stage de formation avec nos collègues de la médiation du Service Archéologique du Val-de-Marne, au Parc des Hautes-Bruyères.
Un exemple de cuisson : la sole foyère.
La première étape étape consiste à chauffer une sole de pierres ou de galets, pendant une à deux heures avec un feu vif. Pendant ce temps, les poteries sont mises à préchauffer autour du foyer, en les rapprochant et en les tournant régulièrement pour qu’elles chauffent uniformément.
Une fois les poteries bien chaudes (quand on ne peut plus les attraper à la main sans se brûler) on écarte les braises de la sole et on vient placer les poteries dessus. Elle continueront ainsi de préchauffer alors qu'en parallèle, les braises périphériques sont alimentées de bois de plus en plus gros. Quand le feu s’est bien rapproché, on l’entretient copieusement et quand les flammes commencent à lécher la pots (et qu’on ne constate rien de suspect), on recouvre entièrement les céramiques de bois.
Après, le tour est joué, il faut attendre le refroidissement et se régaler des poteries obtenues. Ce type de cuisson est assez long et demande beaucoup de manipulations mais les résultats sont la plupart du temps très positifs (bonne température de cuisson, peu de casse, belles teintes, etc…).
Redémarrage du feu par l'extérieur sur toute la périphérie de la sole.
Un second exemple de cuisson : la meule chapée.
En premier lieu, on va préparer une sole de cuisson avec de grosses bûches sur une aire bien dégagée. Les céramiques sont ensuite placées sur la sole en essayant de trouver un empilement limité en terme de volume et de hauteur. L'empilement de poteries est ensuite recouvert d'une grande quantité de végétaux fins, puis de paille, en ne lésinant pas, là aussi, sur la quantité. Pour terminer la structure de cuisson, le tout est recouvert d'une couche plus ou moins épaisse de barbotine, une argile très diluée, très liquide.
On va pouvoir dès lors allumer la meule, en plaçant quelques pelletées de braises dans des ouvertures laissées à la base de la meule. Celles-ci aideront également le tirage et pourront être bouchées en cours de cuisson (si la cuisson s'emballe) ou à la fin pour favoriser une descente en température très lente. La meule cuira ainsi à l'étouffée pendant plusieurs heures, et ce n'est que le lendemain, après refroidissement complet, qu'on pourra découvrir les céramiques cuites.
Préparation de l'aire de cuisson et de la sole.
Mise en place du combustible, de la paille et meule chapée à la barbotine.
Céramiques cuites le lendemain, après refroidissement complet.