Publié le 25 Septembre 2015
A la demande de nos collègues médiateurs du Musée des Tumulus de Bougon, nous avons réalisé cet été, au cours de démonstrations de techniques préhistoriques, la réplique d'une épingle en os néolithique.
Cette reconstitution s'inspire d'un modèle d'épingle dite ''à tête de pavot'' découverte lors des fouilles de la chambre funéraire du tumulus A de la nécropole de Bougon.
Voici donc un petit compte rendu en images !
Tout commence avec une baguette d'os, obtenue dans une diaphyse (partie centrale) d'os long de bovidé. Elle peut être extraite par fracturation (technique un peu aléatoire !), par sciage ou rainurage de l'os
La baguette est affinée et régularisée, ici à l'aide d'un grattoir-herminette. L'os a été préalablement trempé plusieurs heures pour être assoupli.
La régularisation de l'ébauche se poursuit par raclage à l'aide d'un burin en silex. Cette phase est particulièrement longue mais le trempage de l'os, associé à l'outil très efficace qu'est le burin, permet d'obtenir une ébauche très régulière en quelques heures.
Le travail de régularisation du fût et de la tête de l'épingle se poursuit à l'aide de petits polissoirs en grès de différents grains. La tête est dégagée par un sciage méticuleux à l'aide d'une lame de silex et abrasée avec le bord cortical d'une lame de silex. Un ultime passage de burin permet d'effacer les dernières traces d'abrasion dues au polissoir.
La dernière phase de travail consiste en un polissage soigneux de l'épingle à l'aide d'une pièce de cuir mouillée sur laquelle on a déposé un peu de cendre de prêle. Cette plante est très riche en silice et ses cendres sont un abrasif très fin particulièrement bien adapté aux finitions sur l'os.